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Les bonnes pratiques du Knowledge Management

Mis à jour le 08/04/2025
les bonnes pratiques du knowledge management en entreprise

Le Knowledge Management (KM) ou gestion des connaissances (GC), est devenu un pilier stratégique pour les entreprises souhaitant renforcer leur performance, stimuler l’innovation et s’adapter aux transformations constantes de leur environnement. Pourtant, sans méthodologie claire, de nombreuses organisations passent à côté de la richesse de leur savoir interne, souvent dispersé, informel ou sous-exploité. Mettre en place une démarche structurée et cohérente de gestion des connaissances permet non seulement de mieux valoriser les expertises disponibles, mais aussi de fluidifier la transmission du savoir, d’améliorer l’efficacité opérationnelle et de renforcer la dynamique collaborative de l’organisation. C’est aussi un prérequis essentiel à tout projet d’intelligence artificielle : une base de connaissances claire et fiable favorise des résultats plus pertinents et efficaces.

Qu’est-ce que le Knowledge Management ?

Le Knowledge Management (KM) ou stratégie de gestion des connaissances (GC) désigne l’ensemble des méthodes, outils et processus qui permettent de capter, structurer, stocker, partager et valoriser les connaissances au sein d’une organisation. Il peut s’agir de savoir-faire techniques, de bonnes pratiques, d’expériences, ou encore de données stratégiques issues de différents services ou projets. Ces connaissances, souvent réparties entre les collaborateurs et rarement formalisées, constituent un atout stratégique qu’il convient de rendre accessible et réutilisable.

 

La gestion des connaissances vise à organiser ce savoir de manière logique et intuitive, afin qu’il soit transmis efficacement à travers toute l’organisation. Elle prend en compte à la fois la dimension humaine (comportements, culture de partage…) et technologique (outils numériques, systèmes d’information…).

 

L’objectif poursuivi est d’une part de préserver durablement le savoir de l’entreprise, et d’autre part d’en faciliter l’accès en interne afin que chaque collaborateur puisse en tirer pleinement profit. Cela se traduit par une capacité accrue à accélérer la prise de décision, à fluidifier les processus internes, à éviter les redondances dans les tâches ou les projets, mais aussi à stimuler une culture de l’innovation partagée à tous les niveaux de l’organisation.

Qu’est-ce que le Knowledge Management ?

Le rapport de McKinsey illustre clairement cet enjeu : un salarié passe en moyenne 1,8 heure par jour à chercher des informations. Sur une semaine, cela représente près de 10 heures perdues à naviguer entre les documents, les outils et les bases de données. Ce temps, largement non productif, pourrait être récupéré et valorisé grâce à une meilleure structuration et organisation des connaissances au sein de l’entreprise.

Pourquoi mettre en place une stratégie de Knowledge Management ?

Amélioration de la productivité : un accès rapide, fluide et structuré à l’information pertinente permet aux collaborateurs de passer moins de temps à chercher des données et plus de temps à les utiliser efficacement. Cela réduit la duplication d’efforts, renforce l’autonomie et accroît la réactivité des équipes face aux demandes internes et externes. Sa mise en place permet jusqu’à 24 % de gain de productivité sur la résolution des demandes.

 

Préservation et transmission du savoir : lors des départs, mutations ou retraites, la connaissance peut se perdre si elle n’est pas structurée et transmise. En la capturant et en la documentant, cela assure la continuité des pratiques opérationnelles et l’intégration facilitée des nouveaux arrivants.

 

Renforcement de la collaboration : des outils et espaces de partage favorisent la transversalité, la mutualisation des savoirs et une meilleure cohésion entre les services. Cela stimule l’entraide, réduit les silos et facilite les échanges intergénérationnels et interservices.

 

Accélération de l’innovation : le partage d’idées, les retours d’expériences et les bonnes pratiques encouragent une culture de la contribution. Cela permet non seulement d’améliorer les processus existants mais aussi d’identifier les signaux faibles, anticiper les évolutions et nourrir les projets de recherche et développement.

 

Réduction des risques opérationnels : une base de connaissances centralisée et à jour limite les erreurs, aligne les pratiques et garantit une réponse homogène face à des situations répétitives ou complexes.

 

Amélioration de l’expérience client : en facilitant l’accès aux bonnes informations, la gestion des connaissances permet aux équipes en contact avec les clients de répondre plus rapidement, de manière plus cohérente et personnalisée.

 

Préparation aux projets d’intelligence artificielle : une base de connaissances claire, structurée et accessible est un prérequis à tout projet d’IA. Elle fournit les fondations nécessaires à l’entraînement des algorithmes, à l’automatisation efficace de processus et à une prise de décision assistée fiable.

Quels sont les 5 piliers du Knowledge Management ?

L’humain : les collaborateurs sont les principales sources de la connaissance dans l’entreprise. Ce sont eux qui la produisent, la transmettent et l’enrichissent au quotidien. Leur implication, leur ouverture au partage, ainsi que leur capacité à collaborer et à apprendre en continu sont indispensable.

 

La culture : elle constitue la base qui soutient et conditionne le succès de l’ensemble de la démarche. Promouvoir une culture d’entreprise basée sur la transparence, la reconnaissance du savoir partagé et la coopération favorise l’adoption des bonnes pratiques et la pérennité des efforts mis en place.

 

Les processus : ils permettent d’organiser, d’automatiser et de fiabiliser les étapes clés du cycle de gestion des connaissances : collecte, structuration, validation, mise à jour et diffusion. Des processus bien définis garantissent une circulation fluide et homogène de l’information.

 

Le contenu : ils doivent être fiables, à jour, bien structurés et adaptés aux profils des utilisateurs. Un bon contenu doit être compréhensible, adapté au contexte métier et immédiatement utilisable par ceux qui en ont besoin.

 

La technologie : elle agit comme un facilitateur en fournissant les outils nécessaires pour centraliser, sécuriser, rechercher et diffuser les connaissances. Toutefois, sans une stratégie globale alignée sur les besoins métiers, la technologie seule ne suffit pas.

 

L’efficacité d’une démarche de Knowledge Management repose sur la complémentarité et l’équilibre entre ces cinq piliers. Chaque élément renforce les autres. En les intégrant de manière cohérente, l’organisation crée un environnement propice à l’intelligence collective et à l’apprentissage continu.

Quelles sont les 9 étapes clés pour réussir votre stratégie de Knowledge Management ?

1. Privilégier des documents courts et bien structurés

Les documents doivent être concis, focalisés sur un sujet unique et clairement structurés avec des titres et sous-titres. Cette organisation facilite non seulement la lecture par les moteurs de recherche internes et les systèmes d’intelligence artificielle comme les agents IA, mais elle améliore également la lisibilité et la navigation pour les utilisateurs finaux. En effet, une structure bien pensée permet de guider naturellement la lecture et de rendre le contenu plus digeste, notamment dans les environnements professionnels où le temps est compté.

Il est conseillé de privilégier une mise en page aérée, avec des paragraphes courts et un formatage cohérent qui met en valeur les points essentiels. L’utilisation raisonnée du gras, de l’italique ou des encadrés permet de hiérarchiser l’information et d’attirer l’attention sur les éléments prioritaires. Pour renforcer encore la clarté, il peut être utile de débuter chaque article par un résumé introductif ou une phrase de contexte, afin de poser le sujet dès les premières lignes.

Il est également pertinent de limiter le nombre d’idées par section et de recourir à des exemples concrets ou à des cas d’usage réels pour illustrer le propos. En rendant la structure homogène et répétable à travers tous les contenus produits, cela favorise la cohérence de l’expérience utilisateur, tant pour les collaborateurs que pour les systèmes numériques appelés à exploiter ou générer ces informations comme les chatbots ou agents IA.

 

2. Utiliser un vocabulaire riche et adapté

Adapter le vocabulaire en fonction des utilisateurs est également important, car la précision et la compréhension du langage sont des facteurs déterminants dans la qualité des interactions avec la base de connaissances. En fonction de votre public cible, qu’il s’agisse d’utilisateurs internes ou externes, le ton, le registre et les termes utilisés doivent être ajustés pour garantir une bonne compréhension et éviter toute ambiguïté. Un glossaire centralisé regroupant les termes techniques, acronymes, expressions spécifiques et définitions clés est fortement recommandé pour assurer une cohérence terminologique dans l’ensemble du corpus documentaire.

Pour les collaborateurs internes, un langage professionnel peut être utilisé, en incluant les procédures internes, les spécificités organisationnelles ou les processus techniques. À l’inverse, pour les utilisateurs externes comme les clients ou partenaires, un langage plus accessible et pédagogique est nécessaire. Il convient d’éviter les jargons ou abréviations non explicités, de privilégier des formulations simples et, si besoin, d’ajouter des encadrés explicatifs ou des exemples concrets.

Ce travail d’adaptation linguistique améliore significativement la pertinence des réponses générées par les systèmes d’IA en réduisant les risques de mauvaise interprétation ou de confusion. Il favorise également une meilleure expérience utilisateur en rendant le contenu plus inclusif, plus clair et plus engageant. Il renforce aussi la crédibilité de l’organisation en montrant qu’elle comprend et s’adresse véritablement à ses différents publics.

 

3. Centraliser la gestion des connaissances

L’organisation du contenu dans un référentiel structuré avec des tags pertinents facilite son accessibilité et son exploitation par l’ensemble des utilisateurs. Une base de connaissances bien organisée permet non seulement un filtrage efficace, mais elle améliore aussi la navigation et réduit le temps de recherche. Cette structuration doit être pensée en fonction des besoins spécifiques de chaque utilisateur : par exemple, un support client aura besoin d’accéder rapidement aux articles selon les segments de clients ou les produits concernés, tandis qu’un collaborateur en interne pourra filtrer selon les services ou les zones géographiques.

Il est essentiel d’inclure des métadonnées variées telles que le type de produit, le segment client, la langue, le pays, les mots-clés, la date de dernière mise à jour, ou encore le canal de diffusion. Cela permet d’ajouter un contexte riche à chaque contenu, qui facilitera l’indexation par les moteurs de recherche internes et les systèmes d’intelligence artificielle, tout en offrant une meilleure expérience utilisateur. Il est également important de maintenir une nomenclature cohérente pour les tags, afin d’éviter les doublons ou les incohérences dans les filtres disponibles.

 

4. Utiliser un langage clair et non ambigu

Un langage clair, compréhensible et accessible à tous les profils favorise une meilleure transmission et interprétation des connaissances. Un vocabulaire clair facilite non seulement la compréhension pour les conseillers, mais optimise aussi le traitement automatique par les systèmes d’intelligence artificielle. La limitation des termes ambigus, des formulations vagues ou des expressions à double sens contribue à réduire les erreurs d’interprétation et à renforcer la fiabilité des réponses.

Lorsque l’usage de termes techniques est indispensable, il est important de les définir ou de les contextualiser pour qu’ils restent compréhensibles, notamment pour les nouveaux collaborateurs ou les utilisateurs externes. L’ajout d’exemples concrets ou de re-formulations alternatives contribue à illustrer les points clés. Cela permet d’ancrer l’information dans des cas d’usage réels et d’améliorer la mémorisation du contenu.

 

5. Mettre régulièrement à jour les articles

Le maintien de la base de connaissances à jour contribue à en préserver la pertinence, la cohérence et l’adéquation avec l’évolution des pratiques, produits ou services. Des informations obsolètes risquent de détériorer la confiance des utilisateurs, de créer de la confusion et de générer des erreurs, tout en impactant les performances des outils d’intelligence artificielle qui s’appuient sur ces contenus pour produire des réponses fiables.

Pour garantir cette mise à jour continue, il est recommandé d’instaurer un calendrier de révision périodique des contenus, en fonction de leur criticité ou de leur fréquence de consultation. Ce processus doit être accompagné d’un suivi des évolutions métiers, réglementaires ou technologiques afin d’anticiper les besoins de modification. Toute mise à jour doit être soigneusement documentée, en indiquant la date, la nature des changements et le nom du contributeur, afin d’assurer la traçabilité des modifications et de faciliter les audits de qualité.

 

6. Annoter les articles avec des labels pertinents

Chaque article doit être enrichi de mots-clés et de labels spécifiques afin de faciliter la recherche, la classification et la réutilisation des contenus dans différents contextes. Cette annotation sémantique joue un rôle important dans la performance des moteurs de recherche internes ainsi que dans l’efficacité des systèmes d’intelligence artificielle, qui s’appuient sur ces métadonnées pour indexer, filtrer et proposer les contenus les plus pertinents.

Les labels doivent être définis selon une nomenclature claire et partagée par l’ensemble des contributeurs. Ils peuvent inclure des informations comme le niveau de confidentialité (public, interne, privé), le type de public concerné (client, employé, partenaire), la langue, la thématique principale, le sous-thème, le type de produit ou encore le canal d’usage (support client, formation, documentation technique). Chaque balise apporte un niveau de contexte supplémentaire qui facilite la personnalisation de l’information et la précision des résultats affichés. Pour garantir leur efficacité, les labels doivent être systématiquement utilisés dès la création d’un article et mis à jour en cas de modification du contenu.

 

7. Introduire les contenus riches avec une phrase explicative

Les captures d'écran, tableaux et autres éléments visuels doivent toujours être accompagnés d'une phrase introductive rédigée avec soin. Cette phrase sert à contextualiser l'information, à en clarifier le sens et à indiquer à l’utilisateur, comme à l’intelligence artificielle, pourquoi ce contenu est pertinent. En l’absence d’une telle contextualisation, les images risquent d’être mal interprétées ou de perdre leur utilité dans la structure du document. Il est essentiel que cette phrase explicative précède immédiatement l’élément visuel et qu’elle explicite à la fois ce que l’on y voit et à quoi cela se rapporte dans le corps du texte.

Une contextualisation efficace renforce l’intégration sémantique entre le texte et l’image, ce qui améliore la qualité des embeddings (incorporations) utilisés par l’IA pour comprendre et indexer les documents. Cela permet également d’orienter l’attention de l’utilisateur et de renforcer la pédagogie du contenu. Il peut être utile de préciser si le visuel illustre un exemple concret, présente un processus, un résultat ou un extrait de plateforme. Dans un objectif de cohérence, il est recommandé d’appliquer cette logique à l’ensemble des supports multimédias insérés dans la base de connaissances.

 

8. Implémenter un contrôle de version

Un suivi des versions permet de garantir que les utilisateurs accèdent toujours à l'information la plus récente, validée et applicable. Cela évite les confusions liées à des contenus obsolètes, réduit les risques d’erreurs opérationnelles et assure la cohérence globale du corpus documentaire. Le contrôle de version facilite également la traçabilité des évolutions apportées à chaque article et permet aux contributeurs de collaborer efficacement sans écraser les apports les uns des autres.

Il est recommandé d’utiliser un système de gestion de versions intégrant des identifiants clairs (date, numéro de version, auteur de la modification) et de conserver un historique des changements. Ce processus offre la possibilité de revenir à une version antérieure en cas d’erreur ou de divergence. La transparence sur l’évolution des contenus renforce aussi la confiance des utilisateurs qui peuvent vérifier quand et pourquoi un article a été mis à jour.

Enfin, un bon système de versionnage peut s’intégrer à un workflow de validation éditoriale, dans lequel chaque modification passe par une étape de relecture ou d’approbation avant d’être publiée. Cette approche garantit la qualité et la pertinence des informations diffusées dans la base de connaissances.

 

9. Mettre en place des liens croisés entre les articles

Les articles doivent contenir des références internes afin d’enrichir l'expérience utilisateur et de favoriser une navigation fluide entre les différents contenus de la base de connaissances. Cette stratégie de maillage interne permet à l’utilisateur de rebondir naturellement vers des ressources complémentaires, d’approfondir sa compréhension d’un sujet ou d’accéder à des explications connexes sans avoir à effectuer une nouvelle recherche.

Au-delà de l’expérience utilisateur, les liens croisés renforcent également la cohérence du corpus documentaire en révélant les relations logiques entre les informations. Ils permettent de structurer les connaissances de façon plus intuitive et d’optimiser le parcours de lecture. Pour les systèmes d’IA, ces interconnexions enrichissent les contextes d’analyse sémantique et améliorent la pertinence des suggestions de réponse.

Il est recommandé d’identifier systématiquement, lors de la rédaction d’un article, les contenus déjà existants pouvant y être liés et d’inclure des liens explicites vers ceux-ci. Cette logique de croisement peut être mise en œuvre à travers des mentions dans le corps du texte, des encadrés "À lire aussi" ou des sections de recommandations contextuelles.

Le Knowledge Management est un levier puissant pour renforcer l’efficacité du savoir de l’entreprise, surtout dans un monde du travail de plus en plus hybride, mouvant et exigeant en matière d’agilité organisationnelle. En capitalisant sur les savoirs internes, les entreprises renforcent leur réactivité face aux évolutions du marché, réduisent leur dépendance à certains individus clés et construisent une culture partagée axée sur l’amélioration continue.

En suivant ces bonnes pratiques, les organisations peuvent non seulement préserver leur savoir interne et garantir sa transmission, mais également valoriser les compétences internes, fluidifier les processus décisionnels, et créer un socle de connaissances robuste au service de l’innovation. Ce socle est également un prérequis essentiel à tout projet d’intelligence artificielle, en fournissant les données structurées nécessaires à des résultats pertinents et fiables. Une gestion proactive et structurée du savoir devient ainsi un facteur différenciant, capable de générer un avantage concurrentiel durable et de soutenir la croissance sur le long terme.

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